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LA FINTECH AU RWANDA: UN LEVIER JURIDIQUE POUR L’INCLUSION FINANCIÈRE ET TRANSFORMATION DIGITAL

Au cours de la dernière, décennie  le Rwanda s’est affirmé comme un modèle en matière d’innovation financière en Afrique, à travers le développement de la fintech, le pays a su répondre à deux impératifs majeurs : favorise de sa transformation numérique. Cet article propose une lecture juridique de cette dynamique, en examinant les instruments réglementaires adoptés, les défis rencontrés, et les perspectives d’évolution.

1. Une croissance rapide encadrée par une stratégie nationale ambitieuse

Le paysage fintech rwandais est passé, entre 2014 eeet2024, de quelques startups isolées à un écosystème comptant plus de 75  entreprises. Cette expansion ne doit rien au hasard : elle résulte d’une volonté politique affirmée et de la mise en œuvre d’une cadre réglementaire incitatif. La stratégie nationale de la Fintech 2024-2029 constitue l’instrument de planification principal de cette croissance.

Cette stratégie vise  notamment à:

  • Tripler le nombre d’entreprises fintech pour atteindre 300 acteurs formels ;
  • Créer 7500 emplois directs dans le secteur ;
  • Attirer 200 millions de dollars d’investissements ;
  • Assurer une adoption de la fintech par 80% de la population adulte ;

Positionner le Rwanda parmi les 30 premiers pays au classement mondial de la fintech.

2. Inclusion financière : un objectif de politique publique désormais soutenu par le droit

L’accès aux services financiers constitue un droit économique fondamental, sans lequel le citoyen ne peut pleinement participer à la

vie économique. Au Rwanda, le développement de la fintech a permis de faire passer le taux d’inclusion financière formelle à 92% en 2024, conte 68% en 2016.

Les textes adoptés à cet  effet notamment la loi sur la protection des consommateurs de services financiers encadrent l’offre de services numériques, tout en imposant aux prestataires des obligations en matière de transparence, de sécurité des données et de traitement équitable des clients.

Par ailleurs, l’interopérabilité des plateformes de paiement, rendue possible par la Rwanda Natoinal Digital Payment (RNDPS 2.0)  a permis de démocratiser les paiements mobiles, notamment à travers le système eKash P2M (personne-à -commerçant) un outil central pour l’inclusion des travailleurs informels.

3 Un encadrement juridique souple, mais progressif

 Le développement de la fintech soulève des défis réglementaires importants, liés à la rapidité des innovations et à l’apparition de nouveaux acteurs non bancaires (startups, plateformes technologiques, etc.).

Pour répondre à ces enjeux, la Banque National du Rwanda (BNR) et l’Autorité des marchés des capitaux (CMA) ont mis en place  des laboratoires réglementaires (regulatory sandboxes).Ces dispositifs permettent aux  fintechs de tester leurs solution sur une clientèle restreint, dans un environnement juridique  sécurisé, avant leur lancement à grande échelle.

Cette approche ‘’test and learn ‘’ illustre  la volonté du régulateur rwandais  d’équilibrer la nécessité d’innovation et la protection des usagers. Elle permet également aux autorités d’ajuster, au besoin, la législation bancaire et financière pour tenir compte des nouvelles pratiques.

4. Transformasion numérique: une volonté d’intégration continentale

Le project de transformation numérique du Rwanda ne se limite pas à son territoire. A travers la Kigali International Financial Centre(KIFC) et le lancement d’un Centre pour les infrastructures numériques publiques, le pays entend se positionner comme une place financière continentale, à même d’attirer les investisseurs et les institutions internationales.

Sur le plan juridique, cette ambition suppose une modernisation constante du droit bancaire, du droit de la protection des données personnelles, et du droit des paiements électroniques. Elle implique aussi une coopération juridique renforcée avec les états membres de la communauté d’Afrique de l’Est (EAC), en vue d’harmoniser les normes régionales.

Conclusion

Le Rwanda démontre que le droit, cette évolution ouvre de nombreuses perspective, tant en matière de conseil aux entreprises technologiques qu’en matière de régulation technologiques qu’en matière de régulation, de conformité et de règlement des différends liés  services numériques. Le Rwanda se positionne ainsi comme un laboratoire juridique à suivre de près pour tous les juristes intéressés par l’avenier de la finance en Afrique

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